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Réfugiés mineurs non-accompagnés: un non clair à un mauvais projet

Les Verts de Vernier ont sèchement refusé un projet de centre d’accueil pérenne pour les réfugiés mineurs non-accompagnés (RMNA) de près de 300 places à Aïre. Ce n’est pas sans avoir mûrement réfléchi à ce projet que cette positiona été arrêtée. Ce projet et toute la logique qui le sous-tend sont à combattre avec la dernière énergie.

Genève mène une politique d’accueil à l’envers du bon sens. Comme souvent, le Conseil d’Etat agit la tête pleine de chiffres. Devant des obligations confédérales chiffrées, notre gouvernement cherche à parquer 300 mineurs en un seul lieu peu équipé, en pleine zone villas, et mal relié à la ville, le seul but étant que la solution soit peu coûteuse. Justement parce que cette approche froide va à l’encontre de l’intégration, nous refusons de répondre par des chiffres.

Les réfugiés mineurs non-accompagnés représentent un enjeu majeur d’intégration. Seuls, arrachés aux leurs, ces jeunes ont besoin d’un accompagnement de tous les instants, fait de chaleur humaine, de perspectives d’avenir et de renouveau. Tout sauf des chiffres. La commune de Vernier, dont la politique sociale est très vivace et créative, est bien placée pour l’implantation d’un centre d’accueil pour RMNA. Mais que penser d’un Conseil d’Etat qui ficèle un projet sans en parler aux acteurs locaux, et qui, la bouche en coeur une fois les plans sous toit, demande ensuite la collaboration de ces mêmes acteurs? Faut-il rappeler que notre gouvernement est tenu de respecter la Constitution genevoise qui prévoit un cadre de concertation large pour les projets d’accueil de migrants?

Non! Les Verts de Vernier ne se réjouissent pas de la fermeture de la Suisse face aux réfugiés. Au contraire. Ils se soucient de la manière dont Genève organise l’intégration de ces jeunes. Nous voulons pour eux une politique qui parie sur leur intégration et non sur leur renvoi, qui leur construit un avenir au sein de notre collectivité, et non en marge.

Oui! La collaboration du tissu associatif et politique local est indispensable. Elle devrait être pensée avant et au-dessus des barbelés et des Sécuritas, en y associant
également les associations qui défendent les migrants.

Vocabulaire carcéral révélateur: lors d’une séance publique tenue le 6 juin à Aïre, en présence des habitants du quartier, Mauro Poggia a utilisé les formules suivantes : « fermeture du centre la nuit », « sécurité», «Sécuritas », «encadrement professionnel », alors que le simple mot « intégration» n’a jamais été prononcé.

Au fond de lui, notre gouvernement, tenaillé par ses finances, l’amour des chiffres et le dédain de l’échelon local, est incapable de mesurer la richesse que représente pour Genève la soif de réussite et d’intégration de ces mineurs. La politique
d’accueil ne devrait-elle pas plutôt parler du vivre ensemble et de l’intégration de ces jeunes?

L’urgence ne saurait justifier de taire toute critique. Au contraire. Il est de notre responsabilité d’élus d’agir en amont des réalisations pour que ces dernières atteignent leurs objectifs.

Visiblement, ceux du conseil d’Etat ne sont pas les bons. En usant de l’urgence pour tenter de passer en force un projet qui perpétue un non-sens, notre gouvernement ne se grandit
pas. Nous avons besoin d’accueillir correctement ces mineurs et cela passe par une priorité à mettre sur leur intégration à l’échelon local. Alors agissons avec détermination!